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puisque tout marchera convenablement désormais, avant quinze mois nous aurons réintégré notre sphéroïde habituel.

— Et revu Montmartre, » ajouta Ben-Zouf.

En vérité, il était heureux que les Galliens eussent « paré cet abordage », comme eût dit un marin. En effet, même en admettant que, sous l’influence de Jupiter, la comète n’eût subi qu’un retard d’une heure, la terre se fût trouvée à près de cent mille lieues du point précis où elle devait la rencontrer. Dans quel laps de temps ces conditions se seraient-elles représentées de nouveau ? Des siècles, des millénaires, ne se seraient-ils pas écoulés avant qu’une seconde rencontre eût été possible ? Oui, sans doute. En outre, si Jupiter eût perturbé Gallia au point de changer ou le plan ou la forme de son orbite, c’était à jamais peut-être qu’elle eût continué de graviter, soit dans le monde solaire, soit dans les espaces sidéraux.

Au 1er  novembre, la distance qui séparait Jupiter et Gallia se mesurait par dix-sept millions de lieues. Dans deux mois et demi, la comète passerait à son aphélie, c’est-à-dire à sa plus grande distance du soleil, et, à partir de ce point, elle tendrait à s’en rapprocher.

Les propriétés lumineuses et calorifiques de l’astre radieux semblaient singulièrement affaiblies alors. Un demi-jour seulement éclairait les objets à la surface de la comète. La lumière et la chaleur n’y étaient plus qu’un vingt-cinquième de celles que le soleil envoyait à