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qu’il faisait dans cette île, on l’apprendrait de sa bouche.

Au surplus, non-seulement sa porte, mais aussi ses papiers avaient été rapportés avec lui, et il n’y avait rien d’indiscret à les consulter pendant son sommeil.

C’est ce qui fut fait.

L’écriture et les chiffres étaient bien de la main qui avait libellé les documents. La porte était encore couverte de signes algébriques, tracés à la craie, qu’on avait eu grand soin de respecter. Quant aux papiers, ils étaient principalement formés de feuilles volantes, zébrées de figures géométriques. Là se croisaient des hyperboles, ces courbes ouvertes, dont les deux branches sont infinies et s’écartent de plus en plus l’une de l’autre ; — des paraboles, courbes caractérisées par la forme rentrante, mais dont les branches s’éloignent également à l’infini ; — enfin des ellipses, courbes toujours fermées, si allongées qu’elles puissent être.

Le lieutenant Procope fit alors observer que ces diverses courbes se rapportaient précisément aux orbites cométaires, qui peuvent être paraboliques, hyperboliques, elliptiques, — ce qui signifiait, dans les deux premiers cas, que les comètes, observées de la terre, ne pouvaient jamais revenir sur l’horizon terrestre, dans le troisième, qu’elles y réapparaissaient périodiquement dans des laps de temps plus ou moins considérables.