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— Trêve à ces ineptes observations… Que demandez-vous ? reprit Hector Servadac.

— Eh bien, monsieur le gouverneur… répondit Isac Hakhabut, il me semble que dix francs d’intérêt…

— Par jour ?…

— Sans doute… par jour !… »

Il n’avait pas achevé sa phrase, que le comte Timascheff jetait sur la table quelques roubles. Isac s’en saisit et se mit à compter les billets avec une remarquable prestesse. Bien que ce ne fût que « du papier », le nantissement devait satisfaire le plus rapace des usuriers.

Les pièces françaises, réclamées par le professeur, lui furent immédiatement remises, et il les empocha avec une évidente satisfaction.

Quant à Isac, il venait tout simplement de placer ses fonds à plus de dix-huit cents pour cent. Décidément, s’il continuait à prêter à ce taux, il ferait encore plus rapidement fortune sur Gallia qu’il n’eût fait sur la terre.

Quelques instants après, le capitaine Servadac et ses compagnons avaient quitté la tartane, et Palmyrin Rosette s’écriait :

« Messieurs, ce ne sont pas deux cent trente francs que j’emporte, c’est de quoi faire exactement un kilogramme et un mètre ! »