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— Ma bourse est à votre disposition, capitaine, répondit le comte Timascheff ; mais je n’ai sur moi que des roubles-papier…

— Pas de papier ! pas de papier ! s’écria Isac Hakhabut. Le papier n’a pas cours sur Gallia !

— Est-ce que l’argent en a davantage ? répondit froidement le comte Timascheff.

— Maître Isac, dit alors le capitaine Servadac, vos jérémiades m’ont trouvé jusqu’ici d’assez belle humeur. Mais, croyez-moi, n’abusez pas plus longtemps de ma patience. De bonne ou de mauvaise grâce, vous allez nous remettre ces deux cent trente francs ?

— Au voleur ! » cria Isac.

Mais il ne put continuer, car la vigoureuse main de Ben-Zouf lui pressait déjà la gorge.

« Laisse-le, Ben-Zouf, dit le capitaine Servadac, laisse-le ! Il va s’exécuter de lui-même.

— Jamais !… jamais !…

— Quel intérêt demandez-vous, maître Isac, pour nous prêter ces deux cent trente francs ?

— Un prêt !… ce n’est qu’un prêt !… s’écria Isac Hakhabut, dont toute la face rayonna en un instant.

— Oui, un simple prêt… Quel intérêt exigez-vous ?

— Ah ! monsieur le gouverneur général ! répondit doucereusement le prêteur, l’argent est bien difficile à gagner, et, surtout, il est bien rare aujourd’hui sur Gallia…