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nouvelle ? on ne pouvait se prononcer avant quelques jours.

Quant au temps, il se maintenait imperturbablement au beau, bien que de nouvelles vapeurs s’accumulassent dans l’air et eussent provoqué une certaine baisse de la colonne barométrique. Mais ce n’était pas là une raison suffisante pour retarder le départ de la Dobryna.

Restait la question de savoir si Ben-Zouf accompagnerait ou non son capitaine. Une raison, entre bon nombre d’autres assez graves, l’engagea à rester dans l’île. En effet, on ne pouvait embarquer les deux chevaux sur la goëlette, qui n’était pas aménagée à cet effet, et Ben-Zouf n’eût jamais consenti à se séparer de Zéphyr et de Galette, — de Galette surtout. D’ailleurs, la surveillance du nouveau domaine, la possibilité que des étrangers vinssent y atterrir, le soin d’une partie des troupeaux qu’il ne fallait pas abandonner absolument à eux-mêmes, pour le cas improbable où ils deviendraient l’unique ressource des survivants de l’île, etc., ces divers motifs décidèrent l’ordonnance à rester, et le capitaine Servadac y consentit, quoiqu’à regret. Il n’y avait, au surplus, pour le brave garçon, aucun danger probable à ne pas quitter l’île. Lorsque le nouvel état de choses serait connu, on reviendrait prendre Ben-Zouf, et on le rapatrierait.

Le 31 janvier, Ben-Zouf, un peu ému, il en convenait, et « investi de tous les pouvoirs du gouverneur »,