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entrées ménagées dans l’enceinte crénelée de la ville.

En cette année-là, Mostaganem comptait environ quinze mille habitants, dont trois mille Français. C’était toujours un des chefs-lieux d’arrondissement de la province d’Oran et aussi un chef-lieu de subdivision militaire. Là se fabriquaient encore des pâtes alimentaires, des tissus précieux, des sparteries ouvrées, des objets de maroquinerie. De là s’exportaient pour la France des grains, des cotons, des laines, des bestiaux, des figues, des raisins. Mais, à cette époque, on eût vainement cherché trace de l’ancien mouillage sur lequel, autrefois, les navires ne pouvaient tenir par les mauvais vents d’ouest et de nord-ouest. Mostaganem possédait actuellement un port bien abrité, qui lui permettait d’utiliser tous les riches produits de la Mina et du bas Chéliff.

C’était même grâce à ce refuge assuré que la goëlette Dobryna avait pu se risquer à hiverner sur cette côte, dont les falaises n’offrent aucun abri. Là, en effet, depuis deux mois, on voyait flotter à sa corne le pavillon russe, et, en tête de son grand mât, le guidon du yacht Club de France, avec ce signal distinctif : M.C.W.T.

Le capitaine Servadac, dès qu’il eut franchi l’enceinte de la ville, gagna le quartier militaire de Matmore. Là il ne tarda pas à rencontrer un commandant du 2e tirailleurs et un capitaine du 8e d’artillerie, — deux camarades sur lesquels il pouvait compter.