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maximum, et, à compter de cet instant, elle fendrait à se rapprocher de l’astre radieux. On connaîtrait alors exactement la durée de l’année solaire et le nombre des jours galliens.

Le lieutenant Procope réfléchissait à tous ces inquiétants problèmes, lorsque le retour du jour le surprit brusquement. Le capitaine Servadac et lui tinrent alors conseil. Après calcul, estimant à cent lieues, au moins, la route qu’ils avaient parcourue en droite ligne depuis leur départ, ils résolurent de diminuer la vitesse du you-you. Les voiles furent donc en partie serrées, et, malgré le froid excessif, les deux explorateurs examinèrent la plaine blanche avec la plus scrupuleuse attention.

Elle était absolument déserte. Pas une surélévation de roches n’en altérait la superbe uniformité.

« Ne sommes-nous pas un peu trop dans l’ouest de Formentera ? dit le capitaine Servadac, après avoir consulté la carte.

— C’est probable, répondit le lieutenant Procope, car, ainsi que je l’eusse fait en mer, je me suis tenu au vent de l’île. Nous n’avons plus maintenant qu’à laisser porter.

— Faites donc, lieutenant, répondit le capitaine Servadac, et ne perdons pas un instant ! »

Le you-you fut manœuvré de manière à présenter le cap au nord-est. Hector Servadac, bravant la bise aiguë, se tenait debout à l’avant. Tout ce qu’il avait de