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maux domestiques constituait une assez grosse besogne. La préparation des conserves alimentaires, la pêche, tandis que la mer était libre encore, l’aménagement des galeries qu’il fallut évider en de certains endroits pour les rendre plus praticables, mille détails enfin qui se renouvelaient sans cesse, ne laissèrent pas un instant les bras oisifs.

Il convient d’ajouter que la plus complète entente régnait dans la petite colonie. Russes et Espagnols s’accordaient parfaitement et commençaient à employer quelques mots de ce français, qui était la langue, officielle de Gallia. Pablo et Nina étaient devenus les élèves du capitaine Servadac, qui les instruisait. Quant à les amuser, c’était l’affaire de Ben-Zouf. L’ordonnance leur apprenait non-seulement sa langue, mais le parisien, qui est encore plus distingué. Puis, il leur promettait de les conduire un jour dans une ville, « bâtie au pied d’une montagne, » qui n’avait pas sa pareille au monde et dont il faisait des descriptions enchanteresses. On devine de quelle ville l’enthousiaste professeur voulait parler.

Une question d’étiquette fut également réglée à cette époque.

On se souvient que Ben-Zouf avait présenté son capitaine comme le gouverneur général de la colonie. Mais, ne se contentant pas de lui donner ce titre, il le qualifiait de « Monseigneur » à tout propos. Cela finit par agacer particulièrement Hector Servadac, qui en-