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se heurtèrent contre une substance si dure, que leurs outils ne purent l’entamer.

Hector Servadac et le comte Timascheff, prévenus par Ben-Zouf, reconnurent dans cette substance la matière inconnue qui composait aussi bien le littoral de la mer Gallienne que son sous-sol marin. Il était évident qu’elle formait aussi la charpente de Gallia. Or, les moyens manquaient pour la creuser assez profondément. La poudre ordinaire n’eût peut-être pas suffi à désagréger cette substruction, plus résistante que du granit, et sans doute il aurait fallu employer la dynamite pour la faire voler en éclats.

« Mordioux ! quel est donc ce minéral ? s’écria le capitaine Servadac, et comment un morceau de notre vieux globe peut-il être formé de cette matière, à laquelle nous ne pouvons donner un nom !

— C’est absolument inexplicable, répondit le comte Timascheff ; mais, si nous ne parvenons pas à creuser notre demeure dans ce sol, c’est la mort à bref délai ! »

En effet, si les chiffres fournis par le document étaient justes, et si la distance de Gallia au soleil s’était progressivement accrue, suivant les lois de la mécanique, Gallia devait en être maintenant à cent millions de lieues environ, distance presque égale à trois fois celle qui sépare la terre de l’astre radieux, lorsqu’elle passe à son aphélie. On conçoit donc combien la chaleur en même temps que la lumière solaire en devaient être amoindries. Il est vrai que, par suite