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relevait, en formant un golfe irrégulier, étrangement encadré dans l’énorme concrétion minérale. Alors, sur une longueur de cent cinquante lieues environ, elle courait à travers l’ancien Sahara algérien, de manière à se rapprocher, au sud de l’île Gourbi, par une pointe qui aurait pu servir de frontière naturelle au Maroc, si le Maroc eût encore existé.

Il fallut donc remonter au nord jusqu’à l’extrémité de cette pointe, afin de la doubler. Mais, en la doublant, les explorateurs furent témoins d’un phénomène volcanique, dont ils constatèrent, pour la première fois, l’apparition à la surface de Gallia.

Un mont ignivome terminait cette pointe et s’élevait à une hauteur de trois mille pieds. Il n’était pas éteint, car son cratère se couronnait encore de fumées, sinon de flammes.

« Gallia a donc un foyer intérieur ! s’écria le capitaine Servadac, lorsque le volcan eut été signalé par la vigie de la Dobryna.

— Pourquoi non, capitaine ? répondit le comte Timascheff. Puisque Gallia n’est qu’un fragment du globe terrestre, notre astéroïde ne peut-il avoir emporté avec lui une partie du feu central, comme il a emporté une partie de l’atmosphère, des mers et des continents ?

— Une bien faible partie ! répondit le capitaine Servadac, mais suffisante, après tout, pour sa population actuelle !