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De cette villa, sans doute quelque somptueuse habitation bâtie presque à l’extrémité du cap d’Antibes, dans le plus beau site du monde, de ce magnifique cap, jeté comme un rameau verdoyant entre le golfe de Jouan et le golfe de Nice, de ce splendide panorama couronné par les Alpes maritimes, qui s’étendait des pittoresques montagnes de l’Esterelle, en passant devant Eza, Monaco, Roquebrune, Menton et Vintimille, jusqu’à la pointe italienne de la Bordighère, que restait-il à présent ? Pas même ce morceau de marbre, qui venait d’être réduit en poussière !

Le capitaine Servadac ne pouvait plus douter que le cap d’Antibes n’eût disparu dans les entrailles de ce nouveau continent. Il restait abîmé dans ses réflexions.

Le comte Timascheff, s’approchant alors, lui dit gravement :

« Capitaine, connaissez-vous la devise de la famille Hope ?

— Non, monsieur le comte, répondit Hector Servadac.

— Eh bien, la voici :

Orbe fracto, spes illæsa !

— Elle dit le contraire de la désespérante parole de Dante !

— Oui, capitaine, et maintenant elle devra être la nôtre ! »