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glacé, il contemplait, les yeux humides, le nouveau territoire qui se développait sous ses yeux. Il se refusait à croire que la France eût jamais été là !

« Non ! s’écria-t-il, non ! Nos relèvements nous ont trompés ! Nous ne sommes pas arrivés à ce parallèle qui traverse les Alpes maritimes ! C’est plus en arrière que s’étend le territoire dont nous recherchons la trace ! Une muraille est sortie, des flots, soit ; mais au delà, nous reverrons les terres européennes ! Comte Timascheff, venez, venez ! Franchissons ce territoire de glaces, et cherchons encore, cherchons toujours !… »

En parlant ainsi, Hector Servadac avait fait une vingtaine de pas en avant, afin de trouver quelque sentier praticable au milieu des lamelles hexagonales de la falaise.

Soudain, il s’arrêta.

Son pied venait de heurter sous la neige un morceau de pierre taillée. Par sa forme, par sa couleur, ce morceau ne semblait pas appartenir au nouveau sol.

Le capitaine Servadac le ramassa.

C’était un fragment de marbre jauni, sur lequel on pouvait encore lire quelques lettres gravées, entre autres celles-ci :

Vil…

« Villa ! » s’écria le capitaine Servadac, en laissant retomber le morceau de marbre, qui se brisa en mille fragments.