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donc, en somme, un parcours de quinze degrés. En y ajoutant la longueur de ce détroit qui lui avait livré passage à travers le continent inconnu, soit trois degrés et demi environ, plus la distance qui séparait l’autre extrémité de ce détroit de Gibraltar, soit à peu près quatre degrés, plus enfin celle qui séparait Gibraltar de l’île Gourbi, soit sept degrés, cela faisait en tout vingt-neuf degrés.

Donc, partie de l’île Gourbi et revenue à son point de départ, après avoir suivi sensiblement le même parallèle, en d’autres termes, après avoir décrit une circonférence entière, la Dobryna avait approximativement franchi vingt-neuf degrés.

Or, en comptant quatre-vingts kilomètres par degré, c’était un total de deux mille trois cent vingt kilomètres.

Du moment qu’à la place de Corfou et des îles Ioniennes les navigateurs de la Dobryna avaient trouvé Gibraltar, c’est que tout le reste du globe terrestre, comprenant trois cent trente et un degrés, manquait absolument. Avant la catastrophe, pour aller de Malte à Gibraltar en suivant la direction de l’est, il aurait fallu traverser la seconde moitié orientale de la Méditerranée, le canal de Suez, la mer Rouge, l’océan Indien, la Sonde, le Pacifique, l’Atlantique. Au lieu de cet énorme parcours, un détroit nouveau de soixante kilomètres avait suffi à mettre la goëlette à quatre-vingts lieues de Gibraltar.