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« Les ravages se sont étendus au delà du continent africain, fit alors observer le comte Timascheff.

— Oui, répondit le lieutenant Procope, et nous ne pouvons même assigner de limite à cet effroyable désastre ! — Maintenant, père, quels sont tes projets ? Sur quelle partie de l’Europe la Dobryna doit-elle se diriger ?

— Sur la Sicile, sur l’Italie, sur la France, s’écria le capitaine Servadac, là où nous pourrons enfin savoir…

— Si la Dobryna ne porte pas à son bord les seuls survivants du globe ! » répondit gravement le comte Timascheff.

Le capitaine Servadac ne prononça pas un mot, car ses tristes pressentiments s’identifiaient avec ceux du comte Timascheff. Cependant, le cap avait été changé, et la goëlette dépassa le point où se croisaient le parallèle et le méridien de l’ile disparue.

La côte se projetait toujours sud et nord, et interdisait toute communication avec le golfe de Sydar, l’ancienne Grande Syrte, qui s’étendait autrefois jusqu’aux terres d’Égypte. Il fut aussi constant que, même dans les parages du nord, l’accès par mer n’était plus permis avec les rivages de la Grèce et les ports de l’empire ottoman. Donc, impossibilité d’aller, par l’Archipel, les Dardanelles, la mer de Marmara, le Bosphore, la mer Noire, atterrir aux confins méridionaux de la Russie.

La goëlette, lors même que ce projet eût dû être mis