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ne pouvait ignorer cette particularité. C’était donc une occasion de constater si le fond avait été récemment modifié entre l’Afrique et la Sicile, ou si la crête sous-marine du détroit libyen existait encore.

Le comte Timascheff, le capitaine Servadac, le lieutenant, assistaient tous trois à cette opération de sondage.

Au commandement, le matelot placé sur le porte-hauban de misaine envoya le plomb de sonde.

« Combien de brasses ? demanda le lieutenant Procope.

— Cinq[1], répondit le matelot.

— Et le fond ?

— Plat. »

Il s’agissait alors de reconnaître quelle était l’importance de la dépression de chaque côté de la crête sous-marine. La Dobryna se porta donc successivement à un demi-mille sur la droite et sur la gauche, et le sondage de ces deux fonds fut opéré.

Cinq brasses toujours et partout ! Fond invariablement plat ! Cote immuable ! La chaîne, immergée entre le cap Bon et le cap Furina, n’existait plus. Il était évident que le cataclysme avait provoqué un nivellement général du sol de la Méditerranée. Quant à la nature de ce sol, même poussière métallique et de composition inconnue. Plus de ces éponges, de ces

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