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obtenue au moyen du loch, de l’autre, la direction exactement indiquée par la boussole, étaient suffisantes pour cette petite navigation.

Il faut dire que, très-heureusement, la boussole n’avait été ni troublée, ni affolée, même un seul instant. Les phénomènes cosmiques n’avaient eu aucune influence sur l’aiguille aimantée, qui marquait toujours le nord magnétique dans ces parages, à vingt-deux degrés environ du nord du monde. Si donc l’est et l’ouest s’étaient substitués l’un à l’autre, en ce sens que le soleil se levait à l’occident et se couchait à l’orient, le nord et le sud avaient immuablement gardé leur position dans l’ordre des points cardinaux. On pouvait donc s’en rapporter aux indications de la boussole et du loch, à défaut du sextant, dont l’usage était impossible, — du moins provisoirement.

Pendant ce premier jour d’exploration, le lieutenant Procope, plus instruit en ces matières que l’officier d’état-major, lui expliqua ces différentes particularités en présence du comte Timascheff. Il parlait parfaitement français, comme la plupart des Russes. La conversation avait naturellement porté sur ces phénomènes, dont la cause échappait encore au lieutenant Procope tout aussi bien qu’au capitaine Servadac. Or, précisément et dès le début, il fut question du nouvel orbe que traçait le globe terrestre à travers le monde solaire depuis le 1er janvier.

« Il est évident, capitaine, dit le lieutenant Procope,