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à dieu vat !...

19 septembre. — Depuis quelque temps, j’ai observé que le phénomène du flux et du reflux, qui se manifeste très sensiblement à travers le tunnel sous-marin, produit des courants en sens contraire, deux fois par vingt-quatre heures. Il n’est donc pas douteux qu’un objet flottant, jeté à la surface du lagon, serait entraîné au-dehors par le jusant, si l’orifice du tunnel découvrait à sa partie supérieure. Or ce découvrement n’arrive-t-il pas au plus bas étiage des marées d’équinoxe ?… Je vais pouvoir m’en assurer, puisque nous sommes précisément à cette époque. Après-demain, c’est le 21 septembre, et aujourd’hui, 19, j’ai déjà vu se dessiner le sommet de la courbure au-dessus de l’eau à mer basse.

Eh bien, si je ne puis moi-même tenter le passage du tunnel, est-ce qu’une bouteille, jetée à la surface du lagon, n’aurait pas quelque chance de passer pendant les dernières minutes du jusant ?… Et pourquoi un hasard, — hasard ultra-providentiel, j’en conviens, — ne ferait-il pas que cette bouteille fût recueillie par un navire au large de Back-Cup ?… Pourquoi même les courants ne la jetteraient-ils pas