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deux ans de vacances.

que l’air s’y introduisait par une ouverture quelconque. Sans cela, d’ailleurs, comment Phann aurait-il pu y entrer ?

En ce moment, Wilcox heurta du pied un corps inerte et froid – ce qu’il reconnut en y portant la main.

Briant approcha le fanal.

« C’est le corps d’un chacal ! s’écria Baxter.

— Oui !… Un chacal que notre brave Phann aura étranglé ! répondit Briant.

— Voilà donc l’explication de ce que nous ne pouvions expliquer ! » ajouta Gordon.

Mais, si un ou plusieurs chacals avaient fait de cette caverne leur gîte habituel, par quelle issue y pénétraient-ils ? c’est là ce qu’il fallait absolument découvrir.

Aussi, après être ressorti de French-den, Briant vint-il longer la falaise du côté du lac. En même temps, il poussait des cris, auxquels répondirent enfin d’autres cris à l’intérieur. C’est de cette façon qu’il découvrit une étroite ouverture, entre les broussailles, au ras du sol, par laquelle se glissaient les chacals. Mais, depuis que Phann les y avait suivis, il s’était produit un éboulement partiel qui avait fermé cette ouverture, ainsi qu’on ne tarda pas à le reconnaître.

Donc, tout s’expliquait, les hurlements des chacals, les aboiements du chien qui, pendant vingt-quatre heures, s’était trouvé dans l’impossibilité de revenir au-dehors.

Quelle satisfaction ce fut ! Non seulement Phann était rendu à ses jeunes maîtres, mais aussi que de travail épargné ! Il y avait là « toute faite » comme dit Dole, une vaste cavité dont le naufragé Baudoin n’avait jamais soupçonné l’existence. En agrandissant l’orifice, ce serait une seconde porte ouverte du côté du lac. De là, grande facilité pour satisfaire à toutes les exigences du service intérieur. Aussi ces jeunes garçons, réunis dans la nouvelle caverne, poussèrent-ils des hurrahs, auxquels Phann mêla ses joyeux aboiements.

Avec quelle ardeur on se remit à l’ouvrage pour transformer le