Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.
162
deux ans de vacances.

— Ce qui est certain, reprit Doniphan, c’est que cet animal devait être très vigoureux. Voyez la grosseur de sa tête et sa mâchoire encore armée de crocs ! Que Service plaisante, puisque ça l’amuse, avec ses veaux de bateleurs et ses moutons de foire ! Mais, si ce quadrupède venait à ressusciter, je crois qu’il ne serait pas d’humeur à rire !

— Bien envoyé ! s’écria Cross, toujours disposé à trouver excellentes les reparties de son cousin.

— Tu penses donc, demanda Webb à Doniphan, qu’il s’agit là d’un carnassier ?

— Oui, à n’en pas douter !

— Un lion ?… un tigre !… demanda Cross, qui ne paraissait pas très rassuré.

— Sinon un tigre ou un lion, répondit Doniphan, du moins un jaguar ou un couguar !

— Il faudra nous tenir sur nos gardes !… dit Webb.

— Et ne pas s’aventurer trop loin ! ajouta Cross.

— Entends-tu, Phann, dit Service en se retournant vers le chien, il y a de grosses bêtes par ici ! »

Phann répondit par un joyeux aboiement qui ne dénotait aucune inquiétude.

Les jeunes chasseurs se disposèrent alors à revenir vers French-den.

« Une idée, dit Wilcox. Si nous recouvrions cette fosse avec de nouveaux branchages ?… Peut-être quelque animal s’y laisserait-il prendre encore ?

— Comme tu voudras, Wilcox, répondit Doniphan, bien que j’aime mieux tirer un gibier en liberté que de le massacrer au fond d’une fosse ! »

C’était le sportsman qui parlait ainsi ; mais, en somme, Wilcox, avec son goût naturel pour dresser des pièges, se montrait plus pratique que Doniphan.

Aussi, s’empressa-t-il de mettre son idée à exécution. Ses cama-