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deux ans de vacances.

En suivant la rive, tantôt au pied des dunes, tantôt sur la bande de sable, les jeunes garçons purent, sans trop de fatigues, enlever une dizaine de milles pendant cette journée. Ils n’avaient point trouvé trace d’indigènes. Aucune fumée ne se dégageait du massif des arbres. Aucune empreinte de pas ne marquait le sable que mouillaient les ondulations de cette nappe d’eau, dont on ne voyait pas la limite au large. Il semblait seulement que sa rive occidentale s’infléchissait vers le sud comme pour se refermer en cette direction. D’ailleurs, elle était absolument déserte. Ni une voile ne se montrait sur son horizon, ni une pirogue à sa surface. Si ce territoire avait été habité, il ne paraissait plus l’être actuellement.

Quant aux animaux fauves ou ruminants, on n’en vit aucun. À deux ou trois reprises, dans l’après-midi, quelques volatiles apparurent à la lisière de la forêt, sans qu’il fût possible de les approcher. Ce qui n’empêcha pas Service de s’écrier :

« Ce sont des autruches !

— De petites autruches, en ce cas, répondit Doniphan, car elles sont de médiocre taille !

— Si ce sont des autruches, répliqua Briant, et si nous sommes sur un continent…

— Est-ce que tu en douterais encore ? répliqua ironiquement Doniphan.

— Ce doit être le continent américain où ces animaux se rencontrent en grand nombre, répondit Briant. C’est là tout ce que je voulais dire ! »

Vers sept heures du soir, une halte fut organisée. Le lendemain, à moins d’obstacles imprévus, la journée serait employée à regagner Sloughi-bay (baie Sloughi) – nom qui fut alors donné à cette partie du littoral où s’était perdu le schooner.

D’ailleurs, ce soir-là, il n’eût pas été possible d’aller plus loin dans la direction du sud. En cet endroit coulait un de ces rios par lesquels s’épanchaient les eaux du lac, et qu’il aurait fallu franchir à la nage.