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quait… Une âcre fumée remplissait le compartiment… Il s’y mêlait des lèchements de flammes fuligineuses, qui gagnaient en dessous, activées par la marche du train…

Marcel Lornans voulut se relever, afin de briser une des vitres… Il retomba, à demi asphyxié…

Et, une heure plus tard, lorsque le jeune Parisien reprit connaissance en gare de Saïda, grâce aux soins qui lui furent donnés, quand il rouvrit les yeux, il aperçut M. Dardentor, Jean Taconnat… et aussi Louise Elissane…

Le feu avait pris à son wagon, et dès que le train s’était enfin arrêté au signal du conducteur, Clovis Dardentor n’avait pas hésité à se jeter au milieu des flammes, risquant sa vie pour sauver celle de Marcel Lornans.

« Ah ! monsieur Dardentor ! murmura celui-ci d’une voix reconnaissante.

— C’est bon… c’est bon !… répondit le Perpignanais. Croyez-vous donc que j’allais vous laisser rôtir comme une poularde !… Votre ami Jean ou vous en auriez fait autant pour moi…

— Certes ! s’écria Jean Taconnat. Mais voilà… cette fois, c’est vous qui… et ce n’est pas la même chose ! »

Et plus bas, à l’oreille de son cousin :

« Décidément… pas de chance ! »