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heureux égorgés à leur poste, que je suis alors revenu vers les wagons en criant :

« À l’arrière… à l’arrière ! »

Au surplus, ainsi qu’on va le voir, un autre que moi, dont les trop justes soupçons se sont changés en certitude, n’attend que l’occasion de dénoncer le prétendu seigneur Faruskiar !

En ce moment, nous sommes groupés à la tête du train, le major Noltitz, le baron allemand, M. Caterna, Fulk Ephrinell, Pan-Chao, Popof, — une vingtaine de voyageurs environ. Il va sans dire que les gendarmes chinois, fidèles à leur consigne, sont restés près du trésor, que pas un d’eux n’aurait osé l’abandonner. L’employé du dernier fourgon vient d’apporter les fanaux de queue, et leur puissante lumière permet de voir en quel état se trouve la locomotive.

Si le train, qui était alors animé d’une excessive vitesse, ne s’est pas arrêté brusquement — ce qui eût amené sa destruction totale, — c’est que l’explosion s’est produite à la partie supérieure et latérale de la chaudière. Les roues ayant résisté, la locomotive a continué de courir sur les rails assez longtemps pour amortir sa rapidité. Il en résulte donc que le train a fait halte de lui-même, et c’est pourquoi les voyageurs en ont été quittes pour une violente secousse.

Quant à la chaudière et à ses accessoires, il n’en reste que d’informes débris. Plus de cheminée, plus de dôme ni de boîte à vapeur, rien que des tôles éventrées, des tubes rompus et tordus, rien qu’un tuyautage crevé, des cylindres faussés, des bielles désarticulées, — des plaies béantes à ce cadavre d’acier.

Et non seulement la locomotive est détruite, mais le tender est hors de service. Ses caisses à eau sont défoncées, et son chargement de charbon a été dispersé sur la voie. Pour le fourgon de bagages, c’est miracle qu’il n’ait été qu’à peine endommagé.

Et devant les terribles effets de cette explosion, je comprends qu’il ne soit pas resté une seule chance de salut au jeune Roumain, qu’il ait été tué, déchiré, mis en lambeaux !… Aussi, lorsque je me