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« Prenez garde, Kinko ! » dis-je à mi-voix.

La petite lampe s’éteint aussitôt, et nous restons tous les deux immobiles.

Je ne me suis pas trompé… Quelqu’un cherche à ouvrir la porte du fourgon.

« Votre panneau… » dis-je.

Le panneau est relevé, la caisse s’est refermée, et je suis seul au milieu de l’obscurité.

Évidemment ce ne peut être que Popof qui va entrer… Que pensera-t-il, s’il me trouve là ?…

La première fois que j’ai rendu visite au jeune Roumain, je me suis déjà caché entre les colis… Eh bien ! je vais m’y cacher une seconde fois. Lorsque je serai blotti derrière les caisses de Fulk Ephrinell, il n’est pas probable que Popof puisse m’apercevoir — même à la clarté de sa lanterne.

Cela fait, je regarde…

Ce n’est pas Popof, car il aurait apporté sa lanterne.

J’essaie de reconnaître quelles sont les personnes qui viennent d’entrer… C’est difficile… Elles n’ont fait que glisser entre les colis, et, après avoir ouvert la porte antérieure du fourgon, elles l’ont refermée derrière elles…

Ce sont des voyageurs du train, nul doute à cet égard, mais pourquoi en cet endroit… à cette heure ?…

Il faut le savoir… J’ai le pressentiment qu’il se machine là quelque chose…

Peut-être en écoutant…

Je m’approche de la paroi antérieure du fourgon, et, malgré les ronflements du train, j’entends assez distinctement…

Mille et dix mille diables, je ne me trompe pas !… C’est la voix du seigneur Faruskiar… Il cause avec Ghangir en langue russe… C’est bien lui !… Les quatre Mongols l’ont accompagné… Mais que font-ils là ?… Pour quel motif ont-ils pris place sur la plate-forme qui précède le tender !… Et que disent-ils ?…