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la gare, absolument éreintés, car la promenade a été rude, absolument essoufflés, car la chaleur est très forte.

Mon premier soin est de chercher du regard le wagon aux millions. Il est toujours à la même place, l’avant-dernier du train, sous la surveillance des gendarmes chinois.

En effet, la dépêche, attendue par le gouverneur, est arrivée : ordre de diriger ledit wagon sur Pékin, où le trésor sera remis entre les mains du Ministre des Finances.

Où donc est le seigneur Faruskiar ?… Je ne l’aperçois pas. Est-ce qu’il nous aurait faussé compagnie ?…

Non ! le voici sur une des plates-formes, et les Mongols sont remontés dans leur wagon.

Quant à Fulk Ephrinell, il est allé faire quelques courses de son côté, — des échantillons de ses produits à colporter sans doute, — et Mrs. Ephrinell est allée du sien, — un simple marché de cheveux à conclure très probablement. Tous deux reviennent en ce moment et reprennent leur place habituelle, sans même avoir l’air de se connaître.

Quant aux autres voyageurs, ce sont uniquement des Célestes, — les uns à destination de Pékin, les autres ayant pris leurs billets pour les stations intermédiaires, Si-Ngan, Ho-Nan, Lon-Ngan, Taï-Youan. Le train doit compter une centaine de voyageurs. Tous mes numéros sont à leur poste. Il n’en manque pas un… Treize, toujours treize !

Nous étions encore sur la plate-forme au moment où le signal du départ a été donné, lorsque M. Caterna demande à Mme Caterna ce qu’elle a trouvé de plus curieux à Lan-Tchéou :

« De plus curieux, Adolphe ?… C’étaient de grandes cages, suspendues aux murs et aux arbres, et qui renfermaient de singuliers oiseaux…

— Singuliers, en effet, madame Caterna, répond Pan-Chao, des oiseaux qui parlaient de leur vivant…

— Comment, c’étaient des perroquets ?…