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lité ? Est-ce le prolifique exemple du Céleste-Empire qui embrase la province ? Non ! C’est le progrès des transactions commerciales, l’affluence des mercantis de toute origine sur les nouveaux marchés.

Notre halte à Khodjend a duré trois heures. J’ai donc fait ma visite reportérienne, en me promenant sur les bords du Syr-Daria. Ce cours d’eau, qui baigne le pied des hautes montagnes du Mogol-Taou, est traversé par un pont dont la section médiane offre passage aux embarcations d’un certain tonnage.

Le temps est très chaud. La ville étant protégée par son paravent de montagnes, les brises des steppes ne peuvent arriver jusqu’à elle, et c’est une des plus étouffantes du Turkestan.

J’ai rencontré M. et Mme Caterna, enchantés de leur excursion. Le trial me dit d’un ton de bonne humeur :

« Jamais je n’oublierai Khodjend, monsieur Claudius !

— Et pourquoi n’oublierez-vous jamais Khodjend, monsieur Caterna ?

— Vous voyez ces pêches ? répond-il en me montrant un lot de fruits qu’il tient à la main…

— Elles sont magnifiques…

— Et pas chères !… Un kilogramme pour quatre kopeks, c’est-à-dire douze centimes !

— Eh ! répondis-je, cela tient à ce que la pêche n’est pas rare en ce pays. C’est la pomme de l’Asie, et c’est une de ces pommes-là que madame Adam a croquée…

— Alors je l’excuse ! » s’écrie Mme Caterna, qui mordait à même une de ces savoureuses pêches.

Depuis Tachkend, le railway avait redescendu vers le sud dans la direction de Khodjend ; mais, à partir de cette ville, il remonte à l’est dans la direction de Kokhan. C’est à la station de Tachkend qu’il s’était le plus rapproché du Transsibérien, et un embranchement en construction doit bientôt le relier à la station de Semipalatinsk, — ce qui complétera, en les réunissant, les réseaux de l’Asie centrale et de l’Asie septentrionale.