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Le premier jour fut consacré à Saint-Pierre. Après avoir admiré du large l’aspect amphithéâtral de la ville, son heureuse disposition, au milieu des magnifiques bouquets de palmiers et autres arbres tropicaux, sur les pointes de la montagne qui lui sert d’arrière-plan, on visita l’intérieur, digne de l’extérieur. Peut-être, les maisons basses, peintes en jaune, n’ont-elles pas grand air ; mais on a dû se résoudre à les rendre solides et sûres, à les prémunir contre les tremblements de terre, si fréquents aux Antilles, contre les ouragans formidables, tel celui de 1776 qui causa tant de désastres et étendit ses ravages à toute la surface de l’île.

Tony Renault n’oublia pas de faire à ses camarades les honneurs de la maison où il naissait, dix-sept ans auparavant, et qui était devenue un entrepôt de denrées coloniales.

Jusqu’en 1635, les Caraïbes furent les seuls habitants de la Martinique. À cette époque, le Français d’Esnambue, gouverneur de Saint-Christophe, qui vint s’y établir avec une centaine d’hommes, obligea les indigènes à se retirer dans les montagnes et au fond des bois. Toutefois, les Caraïbes n’entendaient pas être dépossédés sans ré-