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« Voyons, dit-il, au lieu d’aller à la Martinique, ne feriez-vous pas mieux de passer huit jours encore à la Guadeloupe ?…

— Et mon île ?… s’écria Tony Renault.

— Ton île, mon garçon, elle ne s’en ira pas à la dérive, et tu la retrouverais à un autre voyage !

— Monsieur Barrand, objecta M. Patterson, vos offres nous touchent infiniment… et nous vous remercions de grand cœur… Mais il faut se conformer au programme de Mrs Kethlen Seymour…

— Soit !… allez donc à la Martinique, mes jeunes amis ! répondit M. Barrand. Et surtout prenez garde aux serpents !… Il y en a par milliers, et ce sont les Anglais, dit-on, qui les ont importés avant de rendre l’île à la France…

— Est-il possible ?… répondit le mentor. Non ! jamais je ne croirai à semblable méchanceté de la part de mes compatriotes…

— C’est de l’histoire, monsieur Patterson, c’est de l’histoire ! répliqua le planteur. Et, si vous vous laissez mordre là-bas, ce sera du moins par un serpent britannique…

— Britannique ou non, déclara Louis Clodion, on s’en défiera, mon oncle !