Tony Renault, mais je suis né à la Martinique.
— Eh bien… tu as eu tort !…
— Comment… tort ?…
— Oui !… Quand on naît Français aux Antilles, il faut que cela soit à la Guadeloupe et non ailleurs, parce que la Guadeloupe… c’est la Guadeloupe !…
— On naît où on peut… s’écria Tony Renault, en partant d’un éclat de rire.
— Bien répondu, le gaillard, répliqua M. Barrand, et ne crois pas que je t’en veuille pour cela…
— Quelqu’un en vouloir à Tony, dit Louis Clodion, cela ne serait pas possible !
— Et ne croyez pas non plus, ajouta le planteur, que je veuille déprécier la Martinique, la Désirade ou autres îles françaises ! Mais enfin, je suis de la Guadeloupe, et c’est tout dire !… Quant à ce grand secco… là-bas… avec sa chevelure blonde… ce doit être Magnus Anders…
— Lui-même, mon oncle, répondit Louis Clodion, et qui, en arrivant à Saint-Barthélemy, n’a plus trouvé son île, ou, du moins, elle avait cessé d’être suédoise…
— En effet, répondit M. Barrand, nous