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nombre d’étoiles, la polaire brillerait dans le nord à quelques degrés de l’horizon.

Tout d’abord, Louis Clodion et ses camarades avaient offert de se mettre aux avirons en se relayant d’heure en heure. Will Mitz leur fit observer que ce surcroît de fatigue ne s’imposait pas, et mieux valait ménager ses forces.

« La brise est régulière, dit-il, et semble devoir tenir. Il sera temps de nager si le calme revient, ou s’il faut forcer de vitesse pour atteindre un navire…

— Will, demanda Roger Hinsdale, à quelle distance pensez-vous que soit la terre la plus rapprochée ?…

— À quatre cents milles au moins…

— Et que pourrait faire notre canot avec une brise moyenne ?… ajouta Louis Clodion.

— À peu près une soixantaine de milles par vingt-quatre heures.

— Nous aurions donc à naviguer pendant sept à huit jours ?… dit Albertus Leuwen.

— Oui, répondit Will Mitz, à moins que, d’ici là, nous n’ayons trouvé refuge à bord d’un bâtiment… »

Ce serait l’éventualité la plus heureuse,