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les panneaux et le capot du poste. Et qui sait si les prisonniers ne finiraient pas par les forcer, si à travers quelque trou de la coque ils ne parviendraient pas à se précipiter à la mer pour remonter sur le pont ?…

Quant à la cause de cet incendie, l’hypothèse la plus probable était qu’un baril d’alcool s’étant brisé, son contenu avait été enflammé par l’imprudence d’un Morden ou de tout autre, n’ayant plus conscience de ses actes. À présent, le foyer s’étendait à toute la cale, depuis l’avant jusqu’à la cloison qui séparait l’arrière. En admettant même que le feu s’arrêtât à cette cloison, le navire n’en périrait pas moins, et il n’en resterait bientôt plus que quelques épaves à la surface de la mer.

Dès que le canot, déhalé de ses palans, fut amarré le long du bord, Will Mitz fit embarquer tout ce qui serait nécessaire à une navigation longue peut-être. Louis Clodion et Albertus Leuwen y ayant pris place, on leur passa deux caisses de conserves et de biscuits de la cambuse, un dernier fût d’alcool, deux barils d’eau douce, un fourneau portatif, deux sacs de charbon, une petite provision de thé, quelques armes, quelques