Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Et s’il vient de ce côté ?…

— Que voulez-vous, répondit Will Mitz, il faudra bien le prendre comme il sera !… Nous courrons des bordées en attendant le retour des alizés, et, pourvu que la mer ne soit pas trop dure, on s’en tirera… L’important est d’arriver en vue de la terre, et, si ce n’est que dans trois jours au lieu de deux, on se résignera… À cinq ou six milles des Antilles nous devons rencontrer des pilotes qui viendront à bord et, quelques heures après, l’Alert sera à son mouillage. »

Cependant, ainsi que le prévoyait Will Mitz, le vent ne put tenir à l’est. Dans l’après-midi, l’Alert fut très secoué par les contre-lames de l’ouest avec la brise qui s’établit définitivement de ce côté.

Il y eut donc nécessité de courir au plus près, afin de ne point être entraîné vers le large. La manœuvre s’effectua assez facilement sans changer les amures. Tony Renault se mit au gouvernail et tint la barre dessous. Will Mitz et les autres raidirent les bras des vergues, les écoutes de la misaine, des huniers, de la brigantine et des focs. L’Alert, orienté pour sa première bordée, cap au nord-est, appuyé sur tribord,