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pratique, n’en sachant que le peu qu’ils avaient pu voir durant la traversée d’Europe aux Antilles. Et que ferait Will Mitz, s’il fallait opérer avec rapidité, virer vent devant ou vent arrière, en cas qu’il y eût des bords à courir, des ris à prendre, si quelque ouragan risquait de compromettre la mâture ?… Comment parer à toutes les éventualités qui peuvent se produire au milieu de parages si fréquemment visités par les cyclones et les tempêtes ?…

Et peut-être Harry Markel comptait-il sur l’embarras où serait Will Mitz : ce n’était qu’un matelot, intelligent, énergique, mais incapable de relever sa position avec quelque exactitude ! Si les circonstances devenaient critiques, si des vents d’ouest rejetaient l’Alert au large, si une tempête menaçait de le désemparer, s’il se trouvait en perdition, Will Mitz ne se verrait-il pas contraint de recourir à Markel, à ses compagnons, et alors…

Cela, jamais ! Will Mitz suffirait à tout avec l’aide des jeunes passagers… Il ne conserverait de la voilure que les voiles facilement manœuvrables, dût-il retarder l’arrivée de l’Alert !… Non ! plutôt périr que de