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ce premier jour, Harry Markel et les autres seraient en proie à la faim et à la soif… Faire passer à manger et boire par la porte du capot, n’était-ce pas leur donner accès sur le pont ?…

Eh bien, Will Mitz aviserait si la navigation devait se prolonger. N’était-il pas possible qu’en vingt-quatre ou trente-six heures, l’Alert eût d’ailleurs franchi les quatre-vingts milles qui le séparaient des Indes Occidentales ?…

Un incident ne tarda pas à trancher cette question de la nourriture des prisonniers. Elle allait être assurée, dût la traversée durer plusieurs semaines.

Il était environ sept heures, lorsque Will Mitz, qui faisait ses préparatifs d’appareillage, en fut distrait par ces cris de Louis Clodion :

« À moi !… à moi !… »

Will Mitz accourut. De tout son poids, le jeune garçon pesait sur le grand panneau que l’on cherchait à soulever de l’intérieur. Harry Markel et les autres, après avoir défoncé la cloison du poste, avaient envahi la cale, et ils essayaient d’en sortir par le grand panneau. Et, certainement, ils y fussent parvenus, si Louis Clodion n’eût arrêté la tentative.