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glissé hors du gaillard sans être aperçu et avait regagné le carré de la dunette.

Là, il y resta quelques minutes à se rendre compte de ce que commandaient les circonstances avant d’agir.

Aucun doute : le capitaine Paxton et son équipage avaient été massacrés à bord de l’Alert, et, lorsque les passagers arrivèrent, le navire se trouvait déjà aux mains d’Harry Markel et de ses complices.

Quant à ces malfaiteurs, Will Mitz n’ignorait pas ce que les journaux des Antilles avaient raconté sur les pirates de l’Halifax, leur arrestation, puis leur évasion de la prison de Queenstown, en Irlande, — évasion dont la date coïncidait avec celle du départ de l’Alert. Après s’être emparés du navire au mouillage de l’anse Farmar, le défaut de vent avait dû les empêcher d’appareiller… Le lendemain, embarquement de M. Patterson et des pensionnaires d’Antilian School… Quant à la raison pour laquelle Harry Markel ne s’était pas débarrassé d’eux comme il avait fait du capitaine Paxton et de son équipage, pourquoi il n’avait pas exécuté ses projets pendant la traversée de l’Angleterre aux Antilles, Will Mitz ne savait se l’expliquer.