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Cette île est, comme Sainte-Lucie, isolée de la chaîne micro-antiliane. Elle ne lui appartient pas, pourrait-on dire, et de profonds abîmes l’en séparent. C’est le plateau supérieur d’une montagne qui s’élève à une quarantaine de lieues de Sainte-Lucie, sa voisine au nord. Entre elles, la mer accuse des profondeurs de deux mille huit cents mètres.

La Barbade est d’origine coralligène. Ce sont les infusoires qui l’ont lentement édifiée et haussée au-dessus du niveau de l’Océan. Son étendue comprend seize lieues en longueur et cinq lieues en largeur. Solide sur son inébranlable base, une ceinture d’énormes récifs défendent les deux tiers de sa circonférence.

Précisément, au début du XVIIe siècle, étant donné son isolement, la possession de la Barbade fut moins disputée que les autres îles des Indes Occidentales. C’est grâce à une circonstance toute fortuite que l’attention des puissances européennes fut appelée sur elle.

Un navire anglais revenant du Brésil, pris par la tempête au large de la Barbade, dut aller chercher refuge à l’embouchure d’une rivière de sa côte ouest. Le commandant et