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toucher, poussé par l’instinct de la défensive, il le frappa de son bâton au moment où l’horrible bête allait s’élancer !… Maintenant, qu’est-il devenu, ce serpent ?… A-t-il été tué ?… Ne se glisse-t-il pas sous les herbes… latet anugis in herba ? »

Les jeunes garçons rassurèrent M. Patterson. Non… aucune trace de serpent…

« Si… si !… » s’écria-t-il.

Il venait de se redresser, et sa main tendue :

« Là… là… » répétait-il d’une voix épouvantée.

Tous les regards se portèrent du côté qu’indiquait M. Patterson, qui criait :

« Je le vois… je le vois ! »

En effet, de l’une des basses branches d’un arbre, pendait le corps d’un trigonocéphale de la plus grande espèce, les yeux brillants encore, la langue fourchue hors de la gueule, mais flasque, immobile, retenu seulement par sa queue, et ne donnant plus signe de vie.

Décidément, le coup de bâton de M. Patterson avait été heureux. Il fallait qu’il l’eût asséné avec une rare vigueur pour tuer un reptile de cette taille. Il est vrai, après ce