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Le jeune cicérone ne fit même pas grâce à ses camarades d’une excursion au bourg de Lamentin à travers les forêts qui recouvrent cette partie de l’île. Et ce fut à cette occasion que se produisit un incident digne d’être rapporté avec quelque détail, car rien de ce qui concerne M. Horatio Patterson ne saurait être tenu dans l’ombre.

Le 31 août, la veille du jour fixé pour le départ de l’Alert, les excursionnistes, après une bonne nuit de repos, se dirigèrent vers l’isthme qui réunit les deux moitiés de l’île. La route se fit gaiement, comme toujours. Les voitures avaient emporté quelques provisions ; chacun ayant sa gourde pleine, on déjeunerait dans les bois voisins de l’isthme.

Après un trajet de quelques heures, Tony Renault et les autres descendirent de voiture, s’engagèrent sous bois et atteignirent, à un demi-kilomètre de là, l’orée d’une clairière qui leur parut toute désignée pour une halte, avant de gagner plus profondément à travers la forêt.

M. Patterson, moins ingambe, était resté d’une centaine de pas en arrière. On ne s’en préoccupa pas, et, assurément, il ne tarderait pas à rejoindre.