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que, moins impatient, moins vif, M. Patterson continuait à se prélasser dans son cadre.

Ni Harry Markel ni le maître d’équipage n’étaient encore levés. Leur entretien s’était continué très avant dans la nuit. Ils guettaient l’arrivée de la brise, qui ne soufflait ni de la terre ni du large. N’y en eût-il que de quoi remplir les voiles hautes, ils n’auraient pas hésité à lever l’ancre, en prenant garde de réveiller les dormeurs, et ils se fussent dégagés de cette flottille qui les entourait. Mais, vers quatre heures du matin, la marée étant basse, le flot prêt à remonter, ils avaient dû renoncer à tout espoir de s’éloigner de Roberts-Cove. Aussi avaient-ils réintégré, l’un sa cabine, sous la dunette, l’autre, la sienne, près du poste de l’équipage, afin d’y reposer quelques heures.

Les jeunes garçons ne rencontrèrent donc que Corty à l’arrière, tandis que deux des matelots faisaient le quart à l’avant.

Ils adressèrent à cet homme la seule question qu’il fût naturel de faire :

« Et le temps ?…

— Trop beau.

— Et le vent ?…

— Pas de quoi éteindre une chandelle ! »