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reillage étant impossible, Harry Markel devait préférer que le brouillard rendît le navire invisible à son mouillage.

Ce ne fut point ce qui se produisit. Vers sept heures, et sans que l’on sentît un souffle ni de la terre ni du large, ces vapeurs commencèrent à s’éclaircir sous l’influence des rayons solaires, ce qui annonçait une journée chaude que la brise ne rafraîchirait pas. Bientôt la baie se dégagea entièrement.

À deux milles de l’anse Farmar tout le panorama du port de Queenstown, puis, plus au fond, les premières maisons de la ville apparurent. En avant du port se voyaient nombre de voiliers mouillés çà et là, la plupart, faute de vent, dans l’impossibilité de prendre la mer.

Tant que l’Alert était perdu au milieu des brumes, Harry Markel et ses compagnons ne couraient aucun danger en demeurant à bord. Mais lorsqu’elles commencèrent à se dissiper, n’eût-il pas été prudent de débarquer, de se réfugier à terre ?… Dans une heure ou deux, ne devraient-ils pas recevoir les passagers de l’Alert, puisque, d’après les propos recueillis la veille, les voyageurs venaient d’arriver à Queenstown ?… Serait-il temps aussi, quand ils auraient pris terre au