Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manqué, en tenter un autre ?… Peut-être, après s’être réfugiés dans quelque anfractuosité du littoral pour la journée, devraient-ils attendre la reprise du vent, et, la nuit venue, retourner à bord ?… Mais lorsque les passagers, dans la matinée du lendemain, trouveraient le bâtiment abandonné, ils reviendraient à Queenstown. On enverrait immédiatement des hommes saisir l’Alert et le ramener au port.

C’était donc de ces diverses questions que Harry Markel, le maître d’équipage et Corty s’entretenaient, tandis que les autres restaient groupés sur le gaillard d’avant.

« Chienne de brise ! répétait John Carpenter. On en a trop quand on n’en veut pas, et pas assez quand on en veut !…

— Et si le flot n’amène pas de vent, ajouta Corty, ce n’est pas avec le jusant qu’il soufflera de terre…

— Et le canot qui va embarquer demain matin son chargement de passagers !… s’écria le maître d’équipage. Faudra-t-il les attendre ?

— Qui sait, John ?…

— Après tout, déclara John Carpenter, ils ne sont qu’une dizaine… suivant ce qu’a dit le journal… des jeunes garçons avec leur professeur !… Nous avons bien su nous