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l’épave du cynthia.

« Tu peux examiner ces livres de plus près, et prendre celui qui te plaira », dit le docteur.

Erik ne se fit pas répéter la permission. Il choisit un volume et, s’installant dans un coin bien éclairé, fut bientôt absorbé dans sa lecture. À peine s’aperçut-il de l’entrée successive de deux vieux messieurs, commensaux fidèles du docteur Schwaryencrona, qui venaient presque tous les soirs faire leur partie de whist.

Le premier s’appelait le professeur Hochstedt. C’était un grand vieillard aux manières froides et majestueuses, qui exprima très académiquement au docteur le plaisir qu’il avait à le voir de retour. À peine était-il installé dans le fauteuil qu’un long usage avait fini par faire appeler « le fauteuil du professeur », quand un coup de sonnerie ferme et décidé se fit entendre.

« Voici Bredejord ! » dirent simultanément les deux amis.

La porte s’ouvrit bientôt devant un petit homme mince et guilleret, qui entra comme un coup de vent, serra les mains du docteur, mit un baiser au front de Kajsa, échangea avec le professeur un salut affectueux et promena autour du parloir un regard brillant comme celui d’une souris.

C’était M. l’avocat Bredejord, une des illustrations du barreau de Stockholm.

« Tiens… qui avons-nous là ? dit-il tout à coup en avisant Erik. Un jeune pêcheur de morue, —