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l’épave du cynthia.

La fillette s’empressa de pousser vers M. Schwaryencrona un grand fauteuil de chêne verni.

« Je m’en vais, déclara le docteur. Malarius m’attend pour dîner… Eh bien, « flicka » (jeune fille), reprit-il en posant sa main sur la tête blonde de l’enfant, vous m’en voulez donc beaucoup de vous prendre votre frère ?

— Non, monsieur le docteur, répondit gravement Vanda. Erik sera plus heureux là-bas. Il n’était pas fait pour rester au village !

— Et vous, ma petite, serez-vous malheureuse sans lui ?

— La plage sera déserte, répliqua l’enfant avec douceur. Les mouettes le chercheront sans le trouver. Les petites vagues bleues s’étonneront de ne plus le voir, et la maison me semblera vide ! Mais Erik sera content, parce qu’il aura des livres et qu’il deviendra savant.

— Et sa brave petite sœur se réjouira de son bonheur, n’est-ce pas, mon enfant ? dit le docteur en mettant un baiser sur le front de la fillette. Et elle sera fière de lui quand il reviendra !… Allons, voilà une affaire réglée ! Il faut que je me sauve au plus vite ! À demain !

— Monsieur le docteur, murmura timidement Vanda, je voudrais, moi aussi, vous demander une faveur.

— Parlez, flicka !

— Vous partez en traîneau, avez-vous dit ? Je voudrais, avec la permission de mon père et de