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la fin du périple.

quise, de manière à en suivre le mouvement, tout en étant protégé par sa masse. Cela permit de remettre aisément à bord les vivres qui avaient été débarqués et qu’il importait de ne pas perdre. L’opération terminée, le navire alla s’amarrer à l’extrémité nord du radeau de glace où il était mieux protégé contre les icebergs. Erik s’était déjà assuré qu’on filait, ainsi remorqué, une moyenne de six nœuds, ce qui était très suffisant jusqu’à nouvel ordre, étant donné surtout qu’on n’avait plus à s’inquiéter des glaces flottantes.

Tandis que la banquise s’en allait ainsi majestueusement vers le sud, comme un continent à la dérive, en traînant un satellite à sa remorque, la chasse aux ougiouks fut régulièrement conduite.

Deux ou trois fois par jour, des partis armés de fusils et de harpons, accompagnés de tous les chiens groenlandais, débarquaient sur le champ de glace et cernaient les monstres marins endormis au bord de leurs trous. On les tuait d’une balle dans l’oreille, on les dépeçait, on levait le lard, dont on chargeait des traîneaux que les chiens tiraient à l’Alaska. Cette chasse était si facile et si fructueuse qu’en huit jours, les soutes se trouvèrent littéralement bondées de lard.

L’Alaska, toujours remorqué par la banquise, était alors par le 40e degré de longitude est, sur le 74e parallèle, c’est-à-dire qu’il avait laissé derrière lui la Nouvelle-Zemble, en la dépassant au nord.

Le radeau de glace était à ce moment réduit de