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l’épave du cynthia.

s’opère avec ordre, sinon il se transformerait en désastre ! Je compte sur vous pour reprendre paisiblement votre souper, et remettez-vous-en à vos officiers du soin de décider ce qu’il convient de faire ! »

La fermeté de ce langage eut pour effet immédiat de rassurer les plus timides, et tous les hommes redescendirent dans l’entrepont.

Erik appela alors maaster Hersebom, lui dit de détacher son bon chien Klaas et de le suivre sans bruit.

« Nous allons passer sur le champ de glace, reprit-il à demi-voix, pour ramener les fugitifs et les faire rentrer dans le devoir. Cela vaut mieux que de les laisser aller à l’aventure. »

Les pauvres diables étaient encore au bord de la banquise, assez honteux de leur escapade. À la première sommation, ils reprirent le chemin de l’Alaska.

Erik et maaster Hersebom, après les avoir vus rentrer, poussèrent jusqu’au dépôt de vivres où ils supposaient que quelque autre matelot avait pu chercher un asile. Ils en firent le tour, sans rencontrer personne.

« Je me demande depuis un instant, dit alors Erik, s’il ne serait pas à propos de prévenir une nouvelle panique en procédant tout de suite au débarquement d’une partie de l’équipage ?

— Cela vaudrait peut-être mieux, répondit le pêcheur. Mais il y aurait à craindre que les autres,