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l’épave du cynthia.

environ de la côte méridionale ; puis, il s’embarqua dans la baleinière en compagnie de ses trois amis et de six hommes de l’équipage. Une demi-heure plus tard, la baleinière accostait une anse assez profonde.

Ce n’est pas sans raison qu’Erik avait choisi la côte méridionale. Il se disait que Patrick O’Donoghan, soit qu’il eût véritablement pour but de faire avec la Sibérie le commerce de l’ivoire, soit qu’il se proposât de quitter, à la première occasion, l’île où il s’était fait déposer, devait avoir choisi, pour s’y établir, un point d’où il pût surveiller la mer. On pouvait même affirmer, avec quelque degré de certitude, que ce point serait placé sur une hauteur et aussi rapproché que possible de la côte sibérienne. Enfin la nécessité de s’abriter contre les vents polaires devait avoir été un motif de plus pour choisir une exposition méridionale. Erik ne prétendait pas que ces suppositions dussent nécessairement se trouver fondées. Mais il se disait qu’en tout cas, il ne pouvait y avoir aucun inconvénient à les prendre pour base d’une exploration systématique.

L’événement devait pleinement justifier son attente. Les voyageurs n’avaient pas marché une heure le long de la grève, qu’ils aperçurent, sur une hauteur parfaitement abritée par une chaîne de collines et tournée vers le sud, ce qui ne pouvait être qu’une habitation. À leur grande surprise, cette maisonnette, fort bien construite