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de serdze-kamen à ljakow.

vénients. Nous avons donc accueilli avec un véritable plaisir sa demande d’être débarqué avec quelques provisions sur la grande île Liakhov, au moment où nous en suivions la côte méridionale.

— Quoi ! c’est là qu’il est descendu ! s’écria Erik. Mais cette île n’est-elle pas inhabitée !

— Absolument ! Ce qui a séduit notre homme, paraît-il, c’est qu’elle est littéralement couverte d’ossements de mammouths et par conséquent d’ivoire fossile. Il avait conçu le plan de s’y établir, de consacrer les mois d’été à réunir la plus grande quantité d’ivoire qu’il pourrait trouver ; puis, quand l’hiver serait revenu glacer le bras de mer qui sépare l’île Ljakow du continent, de transporter en traîneau ces richesse à la côte sibérienne, afin de les vendre aux marchands russes, qui viennent jusque-là chercher les produits du pays.

— Vous avez donné ces détails à M. Tudor Brown ? demanda Erik.

— Assurément ! Il venait d’assez loin les chercher ! » répliqua le jeune médecin, sans se douter de l’intérêt profond et personnel qui s’attachait pour le commandant de l’Alaska aux questions qu’il lui adressait.

La conversation devint alors plus générale. On parla de la facilité relative avec laquelle s’était réalisé le programme de Nordenskjöld. Sur presque aucun point il n’avait rencontré de difficultés sérieuses. De là, les conséquences que la découverte de la nouvelle route pouvait avoir pour le