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l’épave du cynthia.

New York et le chemin de fer du Pacifique. C’est ce qui explique qu’il soit arrivé ici avant vous.

— Vous a-t-il dit ce qu’il venait y faire ? demanda M. Bredejord.

— Il venait nous porter secours si nous en avions besoin, et puis aussi, s’informer d’un personnage assez bizarre, dont j’avais incidemment parlé dans ma correspondance, et auquel M. Tudor Brown semble porter un vif intérêt. »

Les quatre visiteurs échangèrent un regard.

« Patrick O’Donoghan ?… N’est-ce pas ainsi que s’appelle cet homme ? demanda Erik.

— Précisément ! C’est du moins le nom qui est tatoué sur sa peau, quoiqu’il prétende que ce ne soit pas le sien, mais celui d’un ami ! Il se fait appeler Johnny Bowles…

— Puis-je vous demander si cet homme est ici ?

— Il nous a quittés depuis dix mois déjà. Nous avions cru d’abord qu’il pouvait nous être utile comme intermédiaire avec les naturels de la côte, à cause de sa connaissance apparente de la langue samoyède ; mais nous nous sommes aperçus que cette connaissance était très superficielle, réduite à quelques mots à peine. Et puis, le hasard a voulu que, depuis Khabarova jusqu’ici, nous n’eussions aucun rapport avec les habitants des pays que nous longions. Un interprète nous devenait inutile. D’autre part, ce Johnny Bowles ou Patrick O’Donoghan était paresseux, ivrogne, indiscipliné. Sa présence à bord ne pouvait avoir que des incon-