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de serdze-kamen à liakhov.

de la station. La constructions la plus imposante en était la « Tintin-jaranga », ou maison de glace, spécialement aménagée pour servir d’observatoire magnétique, et où tous les appareils nécessaires avaient été débarqués. Elle avait été bâtie en beaux parallélépipèdes de glace, délicatement teintés en bleu et reliés par de la neige en guise de ciment ; le toit de planches était couvert d’une toile.

Les voyageurs de l’Alaska y furent cordialement accueillis par le jeune savant, qui s’y trouvait au moment de leur arrivée, avec un homme de garde. Il s’offrit avec la meilleure grâce du monde à les conduire à la Véga par le sentier tracé sur la glace, qui mettait le navire en communication avec la terre ferme, et qu’une corde portée sur des pieux bordait pour servir de guide dans les nuits noires. Chemin faisant, il leur conta les aventures de l’expédition depuis que le monde n’avait plus de ses nouvelles.

En quittant l’embouchure de la Lena, Nordenskjöld s’était dirigé vers les îles de la Nouvelle-Sibérie, qu’il désirait explorer ; mais, trouvant presque impossible de les accoster, à cause des glaces dont elles était entourées et du peu de profondeur de la mer sur une zone de plusieurs milles, il s’était bientôt résigné à reprendre sa navigation vers l’est. La Véga n’avait pas rencontré de grandes difficultés jusqu’au 10 septembre. Mais, vers cette date, des brumes continuelles et