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l’épave du cynthia.

la modification de l’itinéraire ne changerait rien au personnel du navire.

On glissera rapidement sur la première partie du voyage. Le 2 avril, l’Alaska était à Lisbonne. Avant que les journaux portugais eussent seulement signalé sa présence, M. Bredejord s’était rendu à Madrid et mis en rapport, par l’intermédiaire d’une maison de banque et du câble transatlantique français, avec deux importantes maisons de Montréal et de San Francisco. Il avait conclu l’envoi de bateaux à charbon à des points désignés et indiqué le mot d’ordre par lequel Erik se ferait reconnaître. Ce mot d’ordre n’était autre que la devise trouvée sur lui quand il flottait sur la bouée du Cynthia : Semper idem. Enfin, le 9 avril, ces transactions bien et dûment terminées, M. Bredejord rentré à Lisbonne, l’Alaska reprenait le large.

Le 25 du même mois, après une heureuse traversée de l’Atlantique, il arrivait à Montréal, y faisait du charbon et s’assurait que ses ordres avaient été ponctuellement exécutés. Le 29, il quittait les eaux du Saint-Laurent pour franchir le lendemain le détroit de Belle-Isle, qui sépare le Labrador de Terre-Neuve. Le 10 mai, il trouvait à Godhaven, sur la côte du Groenland, le bateau à charbon qui l’y avait précédé.

Erik savait fort bien qu’à cette date, il ne pouvait songer à franchir le Cercle arctique, ni s’engager dans les tortueux détours du passage du nord-