Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

223
le plus court chemin.

à peu près sans espoir. Aussi n’hésitèrent-ils pas à convenir qu’il serait, en tout cas, plus glorieux de tenter l’aventure que de rentrer l’oreille basse à Stockholm.

« Je ne vois, pour ma part, qu’une objection sérieuse, dit le docteur Schwaryencrona, après être resté quelques minutes absorbé dans ses réflexions. C’est la difficulté de se procurer du charbon dans ces régions arctiques. Or, sans charbon, adieu la possibilité de franchir à point le passage du nord-ouest, en profitant du temps, souvent très court, pendant lequel il est praticable !

— J’ai prévu la difficulté, qui est en effet la seule, répliqua Erik, et je ne la crois pas insoluble. Au lieu de nous diriger sur Gibraltar et Malte, où nous attendent sans doute de nouvelles machinations de Tudor Brown, nous allons nous rendre à Londres. De là, j’enverrai, par câble transatlantique, à une maison de Montréal, l’ordre de dépêcher sans délai un bateau à charbon qui s’en ira nous attendre dans la baie de Baffin, et à une maison de San Francisco, l’ordre d’en envoyer un autre au détroit de Behring. Nous avons les fonds nécessaires et au-delà, car la quantité de houille indispensable sera, en tout cas, très inférieure à celle qu’il nous aurait fallu par la voie d’Asie, le trajet étant beaucoup plus court. Il est inutile que nous arrivions à la mer de Baffin avant la fin de mai, et nous ne pouvons en aucune façon espérer d’être au détroit de Behring avant la fin de juin.